L’hydromorphologie

Qu’est-ce que l’hydromorphologie ?

 

La rivière est un système physique généré par un bassin versant, c’est de l’eau qui coule dans un lit. La forme du lit est un ajustement permanent entre la quantité d’eau qui y transite en période de crue notamment et la quantité de sédiments charriés arrachés au versant, au lit ou à la berge.

In fine, c’est donc l’ensemble des caractéristiques physiques et hydrologiques (pente, faciès, substrat, largeur, profondeur, débit, rugosité, etc.) propre à chaque rivière qui la façonnent et lui confèrent la diversité et la qualité de ses habitats aquatiques.

Par extension, elle participe à la vie aquatique composée des insectes, des poissons, des herbiers…

 

La rivière est un écosystème vivant, fragile et complexe.

 

VIVANT

La rivière évolue sans cesse, elle bouge plus ou moins rapidement selon sa force, ses crues morphogènes, la stabilité de ses berges….. Des marqueurs de la vie du cours d’eau existent, ceux sont les érosions de berges, les embâcles, les atterrissements (cailloux charriés par la rivière).

Chaque rivière devrait avoir son « espace de liberté » où elle pourrait, bien entendu, divaguer de manière plus ou moins intense selon si c’est une rivière dynamique relativement mobile ou non, à son gré sans porter atteinte à la vie locale (résidentiel, économique, infrastructure).

La rivière est un mélange d’eau et de sédiments selon la nature géologique des terrains traversés ce pourra être des sables, du limon, de l’argile, des graviers.

A l’échelle du bassin, un équilibre dynamique existe entre l’eau et les sédiments pour permettre les phénomènes de dépôts ou d’érosion dans une rivière fonctionnelle.

Il en résulte des creux (mouille) et des bosses (radier) qui constituent le faciès d’écoulement de la rivière.

Une rivière en équilibre dynamique…

Mais voilà, bien souvent, cela a été modifié par l’homme en creusant le lit, en modifiant la forme du lit afin de gérer le transfert de l’eau et limiter les débordements.

 

FRAGILE

La rivière soumis aux pollutions diffuses ou ponctuelles affecte la présence de telle ou telle espèces animales ou végétales plus sensibles que d’autres (trichoptères, plécoptères, truites de rivière, vairon, cresson, potamot, etc.).

La qualité globale d’une rivière a donc un impact direct sur la vie aquatique.

S’il faut encore lier qualité de l’eau et vie biologique, la preuve avec la Seine suffit à elle-même !!! Largement délaissé dans les années 1964 par les poissons à cause d’une qualité d’eau médiocre (faible teneur en oxygène, pollution chronique, etc.), la Seine, grand fleuve français notamment à travers un accompagnement aux programmes d’assainissement mené par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, a ainsi pu retrouver une teneur en oxygène normale et a vu ses eaux recolonisés par des poissons passant de 4 en 1964 à 32 en 2013. Il a même été dénombré un saumon atlantique aux portes de Paris en 2008. Incroyable, non !!! 

Les travaux hydrauliques lourds (curage, rectification) participent également à banaliser les habitats de la rivière, à la rendre moins accueillante pour la vie aquatique, détruisant des milieux essentiels à la réalisation de leur cycle biologique (repos, alimentation, reproduction).

 

COMPLEXE

Les échanges sont nombreux et diversifiés à l’échelle d’une rivière (amont/aval – lit mineur/lit majeur – rivière/nappe).

Le réseau hydrographique, colonne vertébrale du bassin versant participe activement aux transferts des éléments minéraux plus ou moins grossiers (sédiments, cailloux), chimiques (ions, sels), de la matière organique (feuilles mortes, brindilles, bois), biotiques (poissons, insectes et mammifères aquatiques) et de l’eau, vers la mer et les océans.

C’est également le lieu de reproduction pour des espèces marines telles que le saumon atlantique, la truite de mer, les lamproies, les aloses, etc.

La rivière et le fleuve sont alors des axes de communication privilégiée entre la terre et la mer.

Que ferions-nous sans nos propres axes de locomotion ?

 

Une rivière, c’est aussi des usages et des usagerS

  1. une ressource en eau (potabilisation, industrielle, irrigation…),
  2. une zone d’expansion de crues,
  3. un milieu aux fonctions auto épuratrices,
  4. un espace de vie de nombreuses espèces,
  5. un cadre de vie : lieu de loisirs et de promenade,
  6. la production d’énergie hydroélectrique (barrage EDF, etc.),
  7. une voie de transport (selon les cas).